Ce projet est né en 1982, de la rencontre d’Emmanuel Lapied, alors jeune adolescent passionné d’ornithologie, et de Michel Deramond, médecin et ornithologue de renom. Ce dernier, décédé en 2000 à l’âge de 75 ans, fut, en effet, l’un des pionniers de l’ornithologie française. Il cofonda, au début des années 1950 avec Jacques Perrin de Brichambaut, le « Groupe des jeunes ornithologistes », première association scientifique ornithologique de terrain en France dont la revue « Oiseaux de France » paraîtra jusqu’en 1968. Il fut à l’origine des toutes premières données (1977-1982) de ce qui deviendra alors le Projet Pic noir. En 1988, Emmanuel Lapied fut rejoint par Philippe Kurlapski, également passionné par le pic noir. Depuis lors, les deux compères n’ont cessé d’étudier et de pénétrer l’intimité de cet oiseau extraordinaire.
Parmi les personnes qui, à un moment ou à un autre au long de ces années, ont apporté leur pierre à ce projet, nous remercions chaleureusement Michel Cuisin, figure emblématique de la recherche sur le pic noir en France, et rendons hommage à Jacques Perrin de Brichambaut, pionnier de l’ornithologie française déjà évoqué plus haut et décédé en 2007 à l’âge de 86 ans. Leurs remarques et leurs conseils avisés ont été pour nous un soutient et un apport précieux.
Emmanuel Lapied est biologiste cellulaire, chercheur en écologie du sol et ornithologue. Spécialiste des vers de terre, il est également passionné par les Picidae et les sciences cognitives. Ses travaux, qui ont fait l’objet de nombreuses publications scientifiques, l’ont amené à sillonner les forêts tropicales du monde entier depuis plus de trente ans, ainsi qu’à observer une grande partie des espèces de pics sur les cinq continents. Il a observé le pic noir dans l’ensemble de la zone paléarctique, jusqu’au Japon et au cœur de la zone d’exclusion de Tchernobyl, où il a travaillé durant près de 7 ans. Aujourd’hui, il collabore notamment avec Yann Arthus-Bertrand.
Philippe Kurlapski, ancien enseignant en sciences et technologie, est ornithologue et cinéaste animalier. Il a, durant de nombreuses années, acquis une grande expérience de tournage de films scientifiques, notamment sur la faune de France métropolitaine ainsi que celle de Guyane. Sa double passion pour les Chéloniens et les Picidés l’a amené à collaborer à des travaux de conservation sur la tortue luth en Guyane, la tortue d’Hermann dans le sud de la France, et à observer assidument le pic noir depuis près de 35 ans.
Emmanuel Lapied (à gauche) et Philippe Kurlapski (à droite)