Des perruches et des pics

Depuis la fin du mois de décembre 2022, la perruche à collier (Psittacula krameri) est arrivée dans notre zone d’étude en provenance d’Ile-de-France. Cette espèce exotique, originaire d’Afrique tropicale, d’Inde et d’Asie du sud-est, a été introduite en France dans les années 1970 et plus de 5300 individus ont été recensés en 2018 autour de la capitale.

La question du caractère invasif de cet oiseau cavernicole en pleine expansion est aujourd’hui en plein débat, notamment au sujet d’une possible concurrence avec des espèces locales telles que le pic vert, le moineau domestique, la sittelle torchepot ou l’étourneau sansonnet. Par ailleurs, dans un parc de la banlieue parisienne où notre équipe suit également le pic noir et où la densité de perruche est maximale, les deux espèces occupent les mêmes sites de reproduction et des cavités d’arbres de tailles relativement comparables.

 

 

Comment la rencontre entre pic noir et perruche à collier va-t-elle se dérouler au sein d’une forêt de 4000ha et de ses bois périphériques ? S’il est peu probable, d’après les études récentes, que cette dernière pénètre le cœur du massif, les deux espèces vont-elles progressivement entrer en concurrence, notamment dans les milieux semi-ouverts récemment conquis par le pic noir ? Et quel impact cette perruche va-t-elle avoir sur les espèces fréquentant les loges de pic noir, telle le pigeon colombin ?

 

L’arrivée d’un concurrent potentiel ?

L’arrivée extrêmement récente de la perruche à collier dans notre zone d’étude offre l’opportunité de suivre l’installation possible de cette espèce depuis quasiment le premier jour et à l’échelle de l’ensemble d’un massif forestier ! De plus, la connaissance précise des territoires de pics noirs sur ce massif procure un outils unique et exceptionnel pour mesurer l’éventuel impact de la rencontre des ces deux oiseaux de grande taille, à l’intellect développé et nichant dans des cavités de tailles similaires !

Pour en savoir plus...

Ici, le recensement et la cartographie déjà effectués de la centaine de loges de pic noir actuellement existantes au sein du massif forestier étudié et de ses bois périphériques constitueront un atout majeur dans le suivi de l’installation de la perruche à collier. Cependant, un fort décalage dans le temps peut exister entre l’apparition de cette espèce dans un secteur donné et son installation réelle et progressive en tant qu’espèce nicheuse. Il s’agit là d’un suivi probable sur plusieurs années.